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Un deuxième événement

Pour illustrer la réalité de la vie de famille perçue dans notre quartier, nous joignons ici quelques témoignages recueillis :

« ATTENDUS DANS LE CŒUR »

Nous avons adopté deux enfants. Ils ont été longtemps ‘attendus dans le cœur » car la procédure est difficile, les démarches administratives sont multiples et il faut des voyages à l’étranger pour qu’enfin la famille soit formée.
Cette vie de famille est exigeante pour chacun. Un de nos enfants ne ressent pas la nécessité de connaître ses origines. L’autre au contraire éprouve un besoin viscéral de savoir d’où il vient, qui sont ses vrais parents et surtout pourquoi il a été abandonné. En grande souffrance, il hésite à parler de son adoption car il pense que son « état » va changer les relations avec les cousins et amis. Il pose des questions auxquelles nous les parents désarmés ne peuvent apporter de réponses puisque nous les possédons pas. Heureusement les grands-parents apportent leur soutien et comprennent la situation.
En réalité nous pensons que notre vie de famille ne pose pas de problèmes majeurs comme ceux créées dans les nombreux divorces ou séparations qui nous entourent et qui perturbent autant les adultes que les jeunes. Notre vie de famille est exigeante mais belle et nous rend heureux.

UN SACREMENT BOITEUX ?.

Avec mon époux nous sommes mariés voici un peu plus de douze ans après une courte vie commune. Nous nous sommes mariés à l’église à ma demande. Il n’y a pas d’hostilité de la part de mon mari, plutôt une certaine indifférence au Christ, une méfiance vis à vis de l’Eglise de son pays. Cela est source de malentendus : pour lui, le mariage est engagement à partager sentiments et expériences en respectant l’autre dans sa différence et pouvant ou non se traduire par un acte social public. Pour moi notre union ne se réduit pas à une association plus ou moins durable. L’Evangile a quelque chose à dire sur la vérité de notre mariage et apporte une lumière plus belle puisée ensemble à la source du Christ. Parfois j’ai le sentiment que le sacrement reçu à notre mariage est boiteux. Pour lui le mariage est une convention sociale traditionnelle. Pour moi il est sacrement et invitation à laisser de la place au Christ comme source de notre amour.
A l’arrivée des enfants la question de la transmission de la foi s’est posée et repose sur ma propre responsabilité. Heureusement mes parents et mes beaux parents sont avec moi passeurs de la foi. Même si je déplore ce non-partage de la foi, le silence de mon époux est pour moi un véritable questionnement. Finalement cela secoue en bien mon propre baptême et est une invitation à renouveler chaque jour la confiance et la joie en Jésus Christ.


DROIT DE VIVRE EN FAMILLE

Je suis arrivé seul en France. Ce fut une rupture douloureuse avec toute ma famille laissée au pays.
Je fus alors confronté aux difficultés des procédures de regroupement familial. Ma famille devait obtenir un visa de long séjour auprès des représentations consulaires de France au pays. Et ce Consulat était à cent kilomètres de notre lieu de vie.
Moi qui étais en France il me fallait des justificatifs de ressources ( le SMIC) et de logement. Et cela était difficile sinon impossible puisque je n’avais pas de travail ni de logement fixe.
Après plusieurs années nous avons fini par choisir à nos risques et périls de venir par d’autres moyens de fortune ! Nous avons payé un passeur mais la régularisation de la famille a demandé nombreuses démarches et beaucoup de temps.
Tout cela pour dire que pour nous, les étrangers, le droit de vivre en famille est un parcours du combattant. C’est pour beaucoup une réalité lointaine qui se traduit concrètement par l’envoi de l’argent pour faire vivre les nôtres et par la douleur de vivre séparés pendant de nombreuses années.

FAMILLE ELARGIE

Je pense qu’il serait intéressant de remettre en avant la famille élargie. Actuellement celle-ci tend à se limiter aux grands parents. Ceux-ci sont bien utiles pour la prise en charge pendant des vacances ou les week-ends ! Mais les aïeuls, autrefois, avaient non seulement un rôle de garde mais aussi de transmission en particulier des valeurs, de la foi et de l’histoire de la famille. Ce socle a l’avantage d’offrir une référence et un refuge en cas de séparation. Il aide en cas de famille recomposée. La présence bienveillante et active de la parentèle facilite les liens. C’est tout ce maillage qui en cas de coup dur ou même simplement de flottement, en particulier chez les jeunes, peut servir de garde-fou. L’Eglise devrait avoir et encourager cette attitude d’accueil et d’ouverture constructive et non punitive ou restrictive. Pour moi, le rejet est tout simplement contraire à l’enseignement du Christ.

DES FAMILLES VENUES DE LOIN

Depuis quinze ans dans notre petite structure d’apprentissage du français nous recevons surtout des Tamouls originaires du Sr Lanka et du Sud de l’Inde. Ils sont bouddhistes. Les femmes mariées portent un point rouge sur le front, les célibataires arborent un point noir, les veuves n’ont aucune marque.
Pour eux la cellule familiale est importante, solide, protégée et protectrice. Durant ces années nous n’avons jamais eu connaissance de divorces. Leur famille est dispersée en Europe : Nagée se rend souvent en Suisse chez son fils ; Sousé, serbe, part en Allemagne et en Suisse ; Komala séjourne en Angleterre pour s’occuper du bébé de sa fille ; Rashu a hébergé pendant trois ans la famille de son frère en étant douze dans un deux pièces ! La solidarité familiale est forte. En France les enfants apprennent très vite notre langue et réussissent bien mais ils n’aident pas leurs parents (surtout leur mère) à parler français. On parle tamoul en famille. Parfois les pères de famille perdent leur autorité et le respect des enfants. Ainsi, Meavia, père de famille à la retraite, avec ses deux fils ingénieurs.
Cette année nous avons accueillis des coptes égyptiens et un jeune universitaire cingalais sri lankais. Nous n’en finissons pas de découvrir ces manières de vivre venues de loin et qui nous enrichissent.

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